Voilà bien une idée reçue qui prend l’eau. Celle-ci provient d’Emil Zatopek triple médaillé olympique à Helsinki en 1952 une référence me direz-vous. Celui-ci buvait des bières après ses courses de fond et demi-fond et parfois même lors des ravitaillements au cours de ces épreuves. Seulement à cette époque l’entrainement et les recherches scientifiques sur le sport n’en étaient pas au niveau ou elles en sont aujourd’hui. Et les sportifs tentaient de copier ce que se faisait les meilleurs pour améliorer leurs performances.
C’est le genre de mythe auquel on tend à vouloir croire (boire une petite bière c’est sympa), mais si Zatopek avait prôné et réalisé de longues apnées (par exemple) pour favoriser la récupération le mythe aurait sûrement disparu depuis longtemps. Cette idée a aussi été massivement véhiculée par le monde du rugby et grâce, entre autre, au XV de la rose avant de se propager à tous le petit monde de l’ovalie.
Les pros bière me diront qu’elle est riche en minéraux, en vitamine B6 et B12, qu’elle est calorique, que le malt et le houblon apportent des flavoïdes composant qui joue un rôle important dans le ralentissement du vieillissement des cellules.
Ces affirmations ne sont pas fausses cependant elles ne sont pas intéressante si on veut améliorer sa récupération.
Certes la bière contient de minéraux mais pas ou peu de sodium (sel) très utile pour la récupération des cellules et indispensable pour fluidifier le sang ce qui permet de faciliter la solubilisation des déchets et, par conséquent, leur élimination.
D’autre part la bière a des propriétés diurétiques (favorise le besoin d’uriner). Or après un effort le corps a besoin et cherche à refaire ses réserves en eau pour compenser la déshydratation survenue pendant l’exercice, malheureusement du fait de ses propriétés diurétique la bière va accentuer cette déshydratation. Par ailleurs l’aspect gazeux de la boisson va venir perturber l’estomac et donc la digestion. La présence d’alcool va quand à elle faire travailler le foie or ces 2 organes déjà bien sollicités pendant l’effort ont plutôt besoin d’être mis au repos. L’alcool vient aussi accroître les propriétés diurétiques de cette boisson, mais il va aussi perturber la re-synthétisation des réserves glycogéniques, et donc ralentir les mécanismes de récupération. De plus il va amener une composante calorifique (chaleur) au corps or celui-ci tend plutôt lors de la récupération à retrouver une température normale.
On observe donc que les bienfaits de la bière après l’effort sont moins importants que les troubles qu’elle va occasionner. Je vous recommande donc de ne pas consommer de bière directement après l’effort en guise de boisson de récupération.
Cependant après s’être bien étiré, douché, et réhydraté rien ne vous empêche de partager une bière (pas plus et un demi seulement) entre amis ou compétiteurs pour raconter vos exploits ou sensations de la journée, attendez toutefois 2 ou 3 heures avant de consommer celle-ci.
En conclusion, je dirai que bien qu’elle n’ait pas de réelles vertus pour la récupération directement après l’effort la bière en à d’autres : celles de la cohésion et du partage.
Santé !