Tout a commencé par un reportage :
« Exilés » L’Ötillö, le Swim and Run de l’extrême
Documentaire d’intérieur Sport sur L’Otillö, la course référence du Swimrun qui se déroule en Suède.
Le Swimrun est née là bas une discipline d’endurance folle. C’est un mélange explosif de natation et de course à pied le tout avec un équipement minimum pour être à la fois rapide dans les deux éléments.
Voilà où a germer l’idée dans la tête de Nico, mon binôme, pour l’aventure que je vais vous décrire plus bas.
Le 31 Mars 21h je reçois un message de Nico :
-« Marc vite c’est urgent j’ai quelque chose à te proposer !!!! »
Et juste après la suite du message :
-« On va faire un binôme pour cette course…je nous inscris !
Il faut faire vite, demain il y aura plus de place ça va partir comme des petits pains, c’est le premier en France (à l’époque), c’est à Annecy en fin de saison, et il n’y aura que 125 binômes !! »
A peine le temps de trop réfléchir, il ne m’en a pas vraiment laissé le temps de toute manière, mon sang ne fait qu’un tour et je lui réponds ok !
Il est ravi moi aussi, même si je ne sais pas vraiment encore dans quoi je m’embarque.
J’ai lu le site en diagonale, j’ai vus que c’était long qu’il fallait courir et nager.
Sur le principe ça me plait. J’aime ces deux sports, même si je n’ai pas nagé depuis 2 ans.
Le parcours se trouve sur mes terrains d’entrainements habituels ça va être magnifique et ça me permettra d’accomplir un vieux défi que j’avais mis de coté :
Faire le tour du lac en traversant à la nage entre Tailloir et Duingt.
S’en suit une rapide conversation sur, l’équilibre de notre binôme, l’équipement, les entrainements qu’il faudra faire et là Nico me glisse le lien vers le reportage d’intérieur sport !
Il est tard et je décide de ne regarder que le lendemain.
C’est en regardant que je comprends mieux dans quoi je me suis embarqué !
Je suis euphorique et paniqué c’est complétement fou comme sport, comme effort, le reportage est magnifique motivant, mais ne laisse pas de place à la rigolade.
Ca sera dur !!
Je me penche plus sérieusement sur le profil de la Gravity rien à voir avec l’Ötillö c’est plus court mais c’est plus raide ! Oh oui ça va être dur !
Il va falloir s’entrainer et bien s’entrainer.
Ce qui ne m’empêchera pas de reconnaitre les secteurs trail, avec à chaque fois la même interrogation : on va vraiment nager entre chaque ?! Les deux premières portions pouvant être à elles seules des petits trail !
Les deux épreuves de vélo passées celui-ci laisse place aux les baskets et aux lunettes de natation.
Les entrainements avec Nico sont plus réguliers. L’été est magnifique l’eau est chaude, les entrainements se font donc en trifonction. On découvre un peu plus ce sport à chaque sortie et on s’éclate vraiment.
On s’habitue aussi doucement aux regards des gens qui ne semblent pas vraiment comprendre se que nous faisons. On essaie de réaliser des sorties de 15-20 kilomètres avec 4 blocs de chaque pour s’habituer aux transitions et en intégrant un peu de reconnaissance pour apprivoiser le terrain.
On aura une petite alerte au milieu de l’été lors d’un entrainement par 35 degrés quand à la sortie du troisième bloc de nage on se retrouve complètement frigorifiés.
Les lèvres sont bleu, les dents claques, les muscles tremblent il me faudra 20’, en courant pourtant, pour reprendre mes esprits et retrouver un peu de chaleur. On déduit de cette expérience que le froid sera notre ennemi le 15 octobre car il ne devrait pas faire 35 degrés avec une eau à 22.
Il faut donc que j’investisse dans une combinaison.
Moi choix se porte sur une « Orca TRN » de Triathlon. Je me dis faire une pierre deux coup souhaitant me mettre à cette discipline en 2017.
Ca faisait depuis le début de l’été qu’on regardait l’équipement, il fallait maintenant concrétiser nos choix.
C’est aussi se qui nous plait dans ce sport. Il y a de la stratégie à tous les niveaux et l’équipement en fait partie.
Il commence aussi à avoir pas mal de compte rendu de courses, très intéressant pour l’expérience qu’elle nous apporte.
Il en ressort dans grandes idées qui semblent s’établir comme les meilleures il faudra bien sur tester pour être sur.
Mais on peut déjà comprendre qu’il faut oublier le sac, pull boy fixé à la jambe, plaquettes pour la natation, trouer ces chaussures pour l’évacuation d’eau, ceinture à la taille pour fixer les accessoires et le ravitaillement.
Les grandes marques commencent aussi à sortir du matériel spécifique surtout au niveau des combis.
Mais qui dis spécifique dis encore très chers.
Se sera donc bricolage pour nous.
Le mois de septembre est beau et les entraînements se font toujours en trifonction c’est chouette, confortable, pratique mais ça ne sera pas les conditions de course.
Il faut donc bien franchir le pas de la course en combi !
La combi est fantastique pour nager je n’avais jamais essayé avant et je suis comblé. Elle est par contre juste à ma taille une fois la fermeture fermée plus un centimètre de place.
Et là c’est la Cata !
« De un il y a pas de poche dans la combi, je les mets où, mes flasques d’eau, mes barres, mes lunettes, mes plaquettes, quand je cours ?? Et de deux ou je la mets où l’eau et les barres quand la combi est fermé pour nager ??
Pour finir c’est quoi cette cocotte minute en laquelle je me transforme à chaque fois que je commence à courir ! »
Moi qui avait peur d’avoir froid je me retrouve à avoir trop chaud et j’en viens a espérer qu’il fasse froid le jour de la course pour atténuer se problème de surchauffe dans la combi.
Après un premier entrainement en condition course où je manque de m’évanouir en raison d’un savoureux mélange déshydratation, hypoglycémie, surchauffe musculaire, je décide de revoir ma stratégie d’équipement !
On va avoir un problème il faut s’adapter !
Le sac me semble être une obligation ! J’ai lus que c’était une mauvaise idée, c’est la cata dans l’eau, mais c’est la sécurité d’avoir assez d’eau lors des 2 premières parties longues de trail. On n’est pas partie pour gagner de toute manière, on va perdre un peu de temps (désolé Nico)
Coté combi je n’arrive pas à me résoudre à la couper celle-ci étant encore toute neuve. Alors je verrais au dernier moment en fonction de la météo. Ca me semble pourtant une bonne idée tous du moins pour les jambes car j’ai l’impression de perdre une énergie folle à devoir déformer le néoprène à chaque pas.
Je n’ai jamais eu d’aussi mauvaises sensations en course de ma vie que lors de mes sorties avec la combi 😮 !
Pas de trous dans les chaussures il semble y a avoir une faible différence entre les chaussures de Nico trouées et la miennes qui ne le sont pas !
Les trois derniers entrainements se font dans ces conditions, je suis plutôt satisfait il fait plus frais et je suis mieux dans la combi.
Le sac me ralentit dans l’eau il n’y a aucun doute mais il ne m’épuise pas il n’y aura aucun problème pour boucler les 5,6km de natation et il m’apporte le confort d’avoir suffisamment d’eau et de ravitaillement.
Les transitions sont par contre difficiles, enlever le sac enlever la combi remettre le sac etc… Mais bon, le jour de la course on sera deux et on fera ça tranquillement à l’approche et à la sortie des blocs de nages.
L’équipement est donc validé de mon coté, Nico fais lui un peu la grimace par rapport au sac.
Les 15 jours avant la course sont glacials, il pleut, il fait froid, l’eau perd 5 degrés en 10 jours.
Les prévisions ne sont pas fantastiques non plus pour le jour de la course !
A J-10 la météo annonce entre 3 et 5 degrés dans l’air le matin, c’est décidé je couperais pas la combi !
Finalement quelle bonheur de voir que le jour J les conditions vont être quasi parfaite il va faire beau et frais !
Nous y voilà : Samedi 15 Octobre.
La nuit à été courte, pas forcement à cause du stress plutôt à cause du chat qui semblait encore plus excité que nous !
On check l’équipement, je suis stressé, pas encore pour la course mais par le fait de ne rien oublié.
7h15 on part d’Annecy direction la plage de la brune et en croisant les premiers concurrents, entrain de s’équiper sur le bord de route, on s’aperçoit qu’on a pas pris les dossards !!!!
Génial, voilà maintenant je suis vraiment stressé !
Heureusement ma copine est là et après nous avoir posé sur la plage elle file chercher les dossards il est 7h30 on a encore le temps…enfin !
L’ambiance est égale à celle que j’attendais, bonne enfant tous le monde se prépare dans le coffre des voitures ça se passe de la crème anti frottement, anti froid, anti tous ce répète les derniers gestes pour les transitions ça check le matériel, on entends au loin le speaker qui demande si « quelqu’un aurait pas un pull boy en rab » je me dis qu’on est pas les seuls un peu à l’arrache ce matin.
Par contre un constat me saute vite aux yeux, il n’y a pas l’air d’avoir de « touristes » !
Beaucoup d‘équipe on du matériel spécifique, beaucoup d’Ocre Core et RS1, quelques Head Rough et Aero, on voit donc peu de bricolage ou de « stratégies farfelues » ces combinaisons pouvant répondre aux contraintes de rangement.
On en avait un peu parlé avec Nico, le format de course, le profil de la Gravity fais qu’on ne se lance pas trop dans le monde du Swimrun par hasard, bon sauf peut être pour moi finalement!
Je repense à tous se que j’ai lus ces derniers mois, vous qui écriviez, vous étiez soit déjà des Swimrunners, soit des Iron mans, des triathlètes expérimentés ou des tailleurs confirmés qui incorporaient maintenant la nage à leurs entrainements pour se tenter au Swimrun.
Moi je suis un sportif passionné touche à tout mais est ce que ça serait suffisant pour relever ce défis ?
Le stress monte d’un cran, la comparaison avec tout ce « beau monde » me plonge dans le doute. On est pas là pour jouer une place je le sais !
Finir dernier ne me ferais pas plaisir mais voudrait tout de même dire qu’on a finis, et c’est notre objectif principale Finir et si possible en moins de 9h.
Je découvre à cet instant un autre visage du Swimrun mon stress ne vient pas du fait d’être bon ou mauvais par rapport aux autres mais simplement d’être à la hauteur pour mon binôme !
On court à deux on partage cette aventure ensemble et c’est une autre approche encore de la simple recherche du dépassement de soi que je peux avoir dans mes entrainement ou lors de mes autres épreuves individuelles!
Toutes ses pensées se mêlent au derniers préparatifs, Nico est comme un poisson dans l’eau zéro stress apparent et zéro stress tous court.
Le départ approche on finit de s’équiper. On enfile les dossards et là… « euh vous êtes sur qu’il y a pas un problème !»
Je ne suis pas épais mais je passe à peine dedans. « Comment ils ont fais les autres ? »
« Ca va être l’enfer de le mettre et de l’enlever aux transitions ! »
J’écoute le brief d’une oreille. Je connais le parcours par cœur.
(On se rassure comme on peut hein ;).)
Je me dis par contre que c’est un peu juste en explication pour les gens qui ne connaissent pas. D’ailleurs tout le monde semble un peu perdu. Je propose donc en rigolant aux personnes au tour de nous de « rester derrière nous on servira de guide » !
Ca aurait pus nous faire gagner quelques places.
Tous s’enchaine ensuite rapidement on se retrouve dans l’eau, on annonce le départ dans 5 minutes ! Dernier conseils de Nico : « tu n’as jamais nagé en peloton ca va te faire bizarre. Stress pas lève la tête à la bouée et reste dans mes pieds ! »
J’ai toujours appréhender la partie nage du triathlon, mais là je n’y avais pas pensé une seule seconde, ca allait pourtant être pire !
Imaginer 300 furieux repartis sur 100 m de large, équipés de plaquettes, de chaussures, lâchés de front en directions d’une bouée placée à 200m où on ne passera pas à plus de 4 de fronts. Le stress se transforme un peu en peur !
Mais plus trot le temps de réfléchir le départ est pour tous de suite.
On décide de se placer sur la droite pour ne pas perdre trop de temps on se retrouve donc au milieu de nos 300 nouveaux partenaires de Jeu.
« Départ 1 minutes »
J’entends, juste après, là voie de mon père sur ma droite, je suis surpris et heureux ! Mais comment a t’il fait ?!? Il y a encore quelque heures ils étaient à Orléans ! Juste le temps d’une accolade et de 3 encouragements et le dernier d’escompte commence.
« Euh vous être sérieux on part comme ça !! »
Il y en a partout, certains sont déjà complètement dans l’eau d’autres encore sur la plage, moi je cours vers Nico pour ne pas déjà le perdre.
8h le départ retenti !!!
Je plonge dans les pieds de Nico. « Ouah c’est quoi ce bordel » je respire quasiment à tous les coups de bras. Je vois rien il y a du monde partout je colle au basket de Nico il nage vite le con (comme un poisson dans l’eau je vous disais). D’ailleurs est se que c’est bien les baskets de nico ?
Je prends un ou deux coups !
Pas le temps de vraiment comprendre je me retrouve à ce premier passage stratégique je sors la tête de l’eau comme je peux pour passer la bouée !
« Putain qu’est se que je fou là ! »
Ca secoue mais sa passe je remets la tête dans l’eau et ça repars, par contre ça repars pas dans la bonne direction tous le groupe devant moi tire trop à gauche et file sur les premiers qui ont déjà tourné à la seconde bouée.
Moi je reprends sur la droite pour rejoindre un autre groupe.
(Qui a coupé qui a pas coupé on le saura pas ; ) )
Je me retrouve un peu plus « seul » se qui me permets de retrouver un peu ma nage et surtout mes esprits j’arrive même à profiter du ciel rose qui surplombe le Semnoz c’est magnifique !
La suite se passera un peu mieux encore 2-3 coups de pris, un pied emmêlé dans la corde d’un binôme, je regarde devant je suis déjà presque sur la plage.
J’ai l’impression que ca a été super vite. Je regarde la montre 570m, en effet c’était rapide. Nico est déjà sur là, depuis un moment on dirait !
Ce n’était pas ces baskets que je suivais.
Il rigole en me voyant et on entame le premier bloc trail.
Pas de transition, il fait frais on garde les manches des combis on verra au niveau du chapeau de Napoléon se qu’on fait !
Ca part vite, on se fait doubler par plusieurs binômes. On a l’avantage et l’inconvénient de connaître la parcours on sait qu’il faut gérer car le parcours est exigent. On sait qu’on va se faire doubler au début mais on ne s’inquiète pas on reviendra sur la fin de course !
Au bout de 20’ de montée un rythme s’installe. On est tous en fil indienne, ça rigole un peu dans les binômes « je savais pas qu’on venait faire un randonnée », « c’est un swimwalk », « on va pouvoir cueillir des champignons pour le ravitos » c’est vrai que le rythme ne semble pas « digne d’une course » ca marche vite mais ca marche, en même temps vu la pente pas vraiment le choix sous peine de grosse punition en fin de parcours !!
Moi ca me va, je suis pas facile ! Nico fanfaronne devant je sens qu’il est bien et que je vais être un frein, alors je fais l’effort ! L’effort de paraître bien pour ne pas trop l’inquiéter.
On passe la première montée dans les temps prévu.
On quitte les combis dans la descente car il fait déjà bien chaud ! On reprend quelques binômes en difficultés en raison de la forte dénivellation et du coté très instable du parcours. Je me dis « ouf ça remet un peu d’écart avec la fin du peloton. »
Mais mes impressions du départ se confirment il n’y a pas de touristes aujourd’hui sur cette course !
La deuxième partie de l’ascension est longue et exigeante, Nico imprime « le rythme » il jette un œil régulier pour voir si je suis et surtout comment je suis. Je laisse rien paraître je dialogue le plus que je peux se qui ne semble pas suffisant à son gout.
Derrière les gars on l’air dans le même état que moi concentré le souffle déjà un peu court.
Dans ma tête ça bouillonne, je sens que je suis pas bien, pas au niveau, le cardio est haut, trop haut, trop tôt, les jambes chauffent c’est pas bon signe.
Nico me lance à se moment là :
«Si il y en a qui commence avoir les jambes qui chauffent maintenant haha leur binôme devrait s’inquiéter ! »
Si tu savais Mon Nico alors tu t’inquiéterais 😉
Je voudrais accélérer, mais je sais que la course est longue et que si je me crame maintenant je risque de compromettre notre fin de course.
Des son coté Nico ne m’en demande pas plus. Je reste donc concentré sur mon effort jusqu’au Mont Veyrier. Je sais que là, on aura déjà fait une bonne partie du boulot !
A noter qu’on bout d’une heure de course j’ai déjà bu mon litre d’eau je suis à ce moment là content d’avoir mon sac. On y a rangé le matos, plaquettes, lunettes, bonnets, boisson et ravitos on a les mains libres rien ne bringballes partout c’est top !
Le Veyrier et le baron s’enchainent, ça monte, ça descend, je reprends des couleurs, et je retrouve la parole.
On attaque la descente rapidement je passe devant pour donner le rythme et je prends enfin du plaisir, on rigole avec les binômes qu’on croise, on détails à certains les pièges à venir.
On retrouve la bonne humeur de nos entrainements. A noter l’accélération dévastatrice venu de nul part des dossards 80 qui nous auront bien fait rigoler. Merci les gars !
Impressionnant aussi de voir au loin dans le lac les premiers binômes déjà entrain d’avaler le second bloc de nage !
On arrive au premier ravitaillement avec le sourire. On boit, on mange, on partage nos premières impressions avec mes proches. Je fais signe que ça va moyen mais que ça ira.
Puis il faut renfiler la combinaison pour s’attaquer à la nage, se qui veut dire poser le sac y ranger les fioles d’eau remplies, retirer le chasuble, remettre la combi, remettre le chasuble trop petit qui colle à la combi et enfin le sac !
« Putain c’est que le premier coup et c’est déjà long et chiant ! »
Heureusement qu’il y a le ravitaillement en même temps sinon on aurait l’impression de perdre un temps fou !
Une fois toute cette manip’ faite on pars direction le lac.
On double deux trois binômes qui tentent de comprendre par où on va et hop on se mets a l’eau. Cette partie est la plus « cool » de toutes, courant dans le dos, lac lisse, ça va filer.
Ah oui, non pardon j’ai un sac sur le dos du coup ca va juste aller bien.
Nico est de nouveau devant, et ca m’agace un peu car je sais que je nage mieux, mais tampis c’est le jeu !
Je suis beaucoup mieux dans l’eau le peloton est étiré plus de problème de foule on est un petit groupe de 6.
Le bloc fera finalement 1100m a là montre contre 800m indiqué pas très grave on était au courant (pour avoir déjà parcouru le secteur à l’entrainement) par contre ça en a surpris plus d’un dans l’eau !
Cette seconde sortie d’eau sera un des meilleurs moments de notre course pour moi ! Vraiment un souvenir que je garderais longtemps en mémoire.
Il fallait nous voir entrain d’essayer de se mettre debout après 20 minutes de nage les jambes figées dans une eau à 14 degrés.
C’était pas faute de l’avoir fais plusieurs fois à l’entrainement, pas faute de l’avoir lus dans les compte rendu de course, mais le vivre était bien différent et quand le corps ne veut pas il ne veut pas.
Les jambes étaient coupées, les corps désarticulés, mais ça nous faisait tous rire, on ressentait tous les mêmes sensations, on partageaient notre surprise, et notre incompréhension.
C’était une courte parenthèse légère au milieu d’une course déjà exigeante dont nous avions pas encore fais la moitié du parcours et pourtant les corps semblaient déjà marqués pour beaucoup.
S’en est suivis 3km de plat où nous avons couru, oui oui, je vous assure et pas que pour faire beau devant la caméra d‘
Akuna matata. (Que je remercie au passage pour sa gentillesse et pour
les images qu’il a faites de nous tous pendant cette course)
De mon coté ca allait mieux peut-être le fais d’avoir rigoler, d’avoir vécu cette petite parenthèse dans l’effort, mes doutes c’étaient dissipés je vivais ma course et prenais du plaisir.
Après se fuguasse moment d’euphorie et des instants agréables partagés avec mes proches qui bronzaient sur les pontons de Menthon Saint-Bernard, nous avons repris les choses sérieuses.
On commençait à faire le yoyo avec certain binôme on les doublait à la descente il nous doublait a la monté. Bravo à la « team 154 » vous nous avez impressionné !
On remontait doucement mais à notre grande surprise nous rencontrions très peu de défaillance pour le moment !
Les kilomètres de montées s’enchainaient avec pour point d’orgues cette vu splendide depuis « le rocher des Moillats » duquel nous avons pus apercevoir le 1er binôme à la sotie de l’eau à Duingt de l’autre coté du Lac, impressionnant!!!
Après une descente dévastatrice pour nos quadriceps nous sommes arrivé sur Talloires et sa magnifique baie.
Petit ravitaillement succins, surtout pour boire pour ma part car j’avais de nouveau finis mes gourdes depuis un bon moment et c’était repartis pour le balais, combi, chasuble, sac,
« oublies pas de remplir les gourdes ?! » « Putain de sac :p ! »
2-3 photos souvenirs et hop à l’eau.
A ce moment là je réalise un peu où je suis nous somme partis depuis quasiment 5 heure je nage pour la troisième fois dans cette eau froide après avoir déjà couru 22km, et je suis heureux !
Cependant cette baignade dans la baie de Talloires m’a paru interminable, surtout avec un conccurrent à mes cotés incapables de nager droit et qui me sera monter dessus 3fois alors qu’on était que 2 sur 100 mètres carrés !!
A la sortie de l’eau toujours mes supporters préférés qui continuent à profiter de cette magnifique journée tout en venant nous avoir à chaque endroit ou il était possible de le faire !
Petite parenthèse : si vous êtes accompagnateur n’hésitez pas à suivre « votre champion » sur la Gravity race.
Le carde est magnifique les points de rencontre sont très nombreux, vous passerez vraiment un super moment.
J’en profite du coup pour remercier tous ceux qui seront venu nous voir, nous soutenir, nous encourager pendant cette fabuleuse journée vous n’imaginez pas comment ça fait du bien.
Alors vraiment du fond du cœur MERCI!!
Nico montra un premier signe de faiblesse suite à ce troisième bloc de nage il commençait à avoir froid, rien d’inquiétant pour autant.
Petit moment mémorable grâce à une barre isostar infecte et nous voilà repartis pour entamer le 3ème bloc trail.
Plus que deux bloc et se sera bon, je me disais depuis un mois et mes galères d’entrainements que si je passais Talloires c’était gagné.
Talloires était maintenant derrière nous, c’était donc gagné ! Ou pas !
Nota : ne plus jamais faire ça pendant une course hahaha !
La fatigue à commencer se faire sentir au niveau de la cascade d’Angon j’avais de plus en plus de mal à conserver un rythme correct et mes pensées parasites resurgirent.
A ce moment Nico ne m’a pas mis la pression car il a vus que je basculais dans le dur.
Mais je me la suis mise tous seul et on décida d’accélérer le rythme à la descente et surtout pour la prochaine transition.
Moins de ravitaillement, manche mise à l’avance…
Arrivé au ravitaillement d’Angon le moral était bon au plus profond de moi mais l’attitude que je renvoyais ne laissait pas prévoir le meilleur. J’étais concentré et je m’excuse encore au près de mes proches pour ce moment tendu.
Un petit ballon attaché à ce « putain de sac » et nous voilà partis pour la traversé du lac, ça faisait longtemps que je rêvais de ce moment c’est pas tous les jours qu’on à l’occasion de pouvoir le traverser sans trop de danger.
1000 m plus tard on sortait à Duingt dans une jolie propriété privée un petit ravitaillement chaud nous attendais. Et heureusement pour Nico. Ca allait vraiment moins bien de son coté,
il était frigorifié, le froid semblait après chaque nage l’envahir un peu plus, je le revois encore s’asperger de thé chaud pour se réchauffer.
Et pour la première fois je me suis mis à m’inquiéter pour lui, surtout par rapport au 1700 derniers mètres de natation qui nous rester a parcourir. 1700m placés comme une cerise sur le gâteau qu’est cette épreuve exigeante.
De mon coté j’étais vraiment content de ma « combi pas coupée ». Pour les parties nages, j’étais au chaud et j’étais bien mais elle était vraiment pénalisante pendant la course. Si c’était à refaire le choix serait cornélien:
– être au chaud mais souffrir et perdre de l’énergie pendant la course, ou,
– être à l’aise pendant la course et souffrir et perdre de l’énergie à cause du froid. ?!?
Je crois que la réponse dépend du parcours et du climat mais à ce moment la je me pose pas la question.
On décide de garder les combis pour accumuler un peu de chaleur, notre fan club grandissait à chaque ravitaillement se qui nous réchauffait aussi profondément.
La dernière montée fus « vite » avalée, on était proche de l’arrivée il n’y avait plus de raison de gérer, un rapide coup d’œil en haut sur le lac et la fin du parcours on voyait au loin des petits bonnets roses sur le lac. Je ne sais si je les enviais d’être presque arrivé ou si je les plaignais d’être dans l’eau en pensant à Nico :/ !
La descente fut rapide et on nous annonça qu’on était 112ème, c’est cool ça c’est pas dernier !
Pour autant, bien qu’on ai repris quelques binômes, c’était beaucoup moins que se que nous avions pensé. Je vous dis, pas de touristes sur la Gravity Race.
Et là, à ma grande surprise après 7h d’effort un petit esprit de compétition, que je ne mettais pas permis d’avoir plutôt au vu de l’état physique, me gagna.
N’étant pas plus mal qu’après 45 minutes de course je me suis dis, pourquoi pas finir dans les 100 premiers…bon ok il ne faut pas déconner les 110.
C’est un peu risible en y repensant, car ça ne signifie strictement rien finir 70ème 82ème 105ème ou 112ème mais après 7h de course ça aide à aller chercher les dernières ressources que l’on a et ça me motiva !
Les 3km de « plat » avant la nage furent interminables, on commença à s’équiper tôt pour gagner du temps ! Non, non je rigole pas après avoir été dans les choux toute la course les gars se la joue compétition.
Vite rattrapé par la réalité, une crampe à l’avant bras ! Aussi surprenante qu’insoupçonnée me compliqua bien la vie pour enfiler la combi.
Je vous laisse imaginer le balais de la combi, sac, chasuble le tous en courant et avec une crampe au bras … « putain de sac 😉 »
Je dois avouer que j’ai pensé, le temps d’un cours instant, laisser le sac à mes proches avant la dernière nage pour enfin pouvoir prendre un peu de plaisir dans l’eau et être à mon niveau. On avait vus des gens couper dans l’eau, couper sur le parcours laisser du matos à droite à gauche en récupérer. Mais franchement quel intérêt pour gagner 5 minutes de se mentir finalement en accomplissement une course sans en respectant les codes et valeures.
Hésitation vite envolée je l’ai voulu ainsi je l’assume !
On arrive finalement tant bien que mal face à notre dernier challenge de la journée 1700m au minimum on avait plus parier sur 2000m pour avoir déjà tester la bloc.
Vent de face courant et petite houle. Ah oui bien sur pas de quoi surfer hein mais un petit clapot de 10-20 centimètres à ce moment là de l’effort ça paraît énorme !
On se jette à l’eau, on marche, on profite un maximum d’avoir pieds pour économiser du temps de nage.
On partage nos impressions avec un binôme (le 141) avec lequel on aura échangé toute la course, un dernier encouragement mutuel et nous voilà partis.
Nico semble déjà avoir froid !
Je me mets dans ces baskets ce coups ci impossible de se tromper on doit être 10 dans l’eau.
Bizarre j’arrive à le tenir à distance réglementaire pour là 1er fois.
Merde il ne doit pas être bien.
Je reste à coté, je regarde la montre 320m « super on est pas arrivé! »
Deuxième coup d’œil 570m ! Putain c’est long il commence à faire froid, à faire faim et là je relève la tête Nico ne nage plus !
« J’ai trop froids c’est pas possible »
Je l’encourage comme je peux il nous reste 1000m je me mets devant je me dis que je vais lui faire la trace, les minutes et les mètres défilent le ponton et les ballons au loin se rapprochent.
A 300m je me retourne Nico est debout, de l’eau jusqu’à la taille, il est blanc les bras enroulés au tour de lui il tremble entièrement.
Je fais demi tour m’approche de lui, je lui dis de tenir le coup, je cris, je l’encourage !
On voit le bout il reste 1300m de course absolument rien par rapport à se qu’on vient de traverser.
On se replonge une dernière fois dans le lac.
Sur le ponton avant la sortie une foule nous attend ça fait un moment que je les vois, mais je ne réalise pas tous de suite. Tous ces gens sont là pour nous, amis, familles, ils sont plus d’une dizaine. Ils crient, nous encourage… A ce moment je suis pris par l’émotion,
« pas pleurer dans les lunettes ce serait con ».
On y est ! On sort de l’eau tous du moins on essaie.
Les jambes sont plus vraiment là, je récence 6 début de crampes quand je tente de me mettre debout. La petite marche pour sortir de l’eau me semble insurmontable.
Devant moi « Akuna matata » immortalise ce moment et derrière nos proches sont tous là.
On sort de l’eau comme on peut et on se sent alors porter par l’énergie que tous le monde dégage au tour de nous on part en courant Nico et gelé je sais pas si il court ou si c’est les tremblements qui le font avancer.
On parcourra les 800 derniers mètres avec tous nos proches au tour de nous, avant de passer la ligne mains dans la main en 8h55m34’
Finisher d’une course complètement folle, magnifique et éprouvante, le plus grand défi que j’ai relevé à ce jour.
L’objectif est doublement rempli avec une anecdotique 108 places !
Les minutes qui suivre l’arrivé semblent s’être enchainées à une vitesse folles!
Les regards inquiets de nos proches nous font comprendre qu’on a vraiment pas l’air bien. Ils nous prennent un peu pour des fous.
De notre coté les mots sont rares, le regard un peu vide perdu dans nos pensées, dans ce bonheur et cette fierté d’avoir finis.
A cet instant je ne suis pas sur de me relancer un jour dans cette aventure, ça à quand même été dur, très dur.
Mais au moment où j’écris ces lignes je viens de recevoir un message de Nico:
« Marc l’année prochaine on fait Engadine et je nous ai trouvé une course de préparation La Gravity Salagou… »
Je sens en moi de nouveau cette petite flemme qui s’allume mélange d’excitation et de défi à relever alors je crois bien qu’on se recroisera l’année prochaine !
« Merci aux organisateurs pour cette belle course, pour ces beaux souvenirs que vous avez gravés dans nos mémoires. »
Et merci à Toi Nico pour cette Gravity Race je te laisse avec plaisir les derniers mots de cette histoire:
« J’ai commencé l’aventure avec un binôme, je l’ai terminée avec un ami »
Crédits photos :
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alors oui il faut être un peu fou mais ton essentiel est au rdv alors vogue mon fils pour d’autres aventures!!
Et donc, merci Nico, c’est avec plaisir que je te prête à nouveau mon gilet à l’arrivée…^^
BRAVO à vous deux